Pages

Je cours

Je cours, tu sais
Toujours devant
Croyant, naïve
Que l'étreinte, ô l'étreinte
Là bas, toujours m'attend

L'âme intranquille
Le corps tendu
Me font veiller
Jusqu'à l'aube

Plus loin, plus loin
Toujours me dis-je
Ailleurs le large
Sera mieux que dedans
Car ici tout me fige

Je continue
le souffle court
Fuyant les heures
De repos qui m'affligent
Comme la nuit traque le jour

Et je me cherche
Les yeux fermés
Les yeux ouverts
Paumes et mains tendues
Espérant trouver
Ce rivage inconnu
Qui m'échappe
Et fuit, comme moi.



Cathy De Plée - Novembre 2013

Montréal

Montréal

J'attendais sans savoir que tu viennes me chercher
Sur les rives de moi-même enfermée dans mon flanc
Depuis toujours collée aux pavés médusants
De ma ville natale où je vivais serrée

On avait fait de moi une parfaite soumise
Dans le gris du passé je languissais sans faim
L'immobilité est ici chose admise
Quand on a peu de place, il faut ronger son frein

Tu n'es pas venue, ce fut moi. Etait-ce un jeu
Un défi, une audace? Me vouloir à toi libre
Passagère, et fugace? Tournayant dans le bal
De ces jours amoureux?  J'ai aimé ta folie

Et ta force m'a émue. Comme à d'autres tu m'as dis
"Réveille-toi, n'aie pas peur !" Est-ce ma faute si j'ai cru
Aux reflets du bonheur? Tu es belle Montréal,
Mais ton île est un songe où s'échouent les rêveurs.



Cathy De Plée - Mai 2013