Eveil vaporeux de l'étang au matin
mes pieds se glissent dans la rosée humide
c'est l'heure où résonnent tout puissants les couin couin
et les rires perlés des herbes qui s'étirent
je m'attendais naïve au silence sépulcral
d'une aurore peinte et coite dans ses reflets d'argent
j'espérais ce mystère qui m'aurait tiré lentement
de la pleine nuit au crépuscule matinal
or mon rêve se lève frais et coupé
dans la fraîcheur de cette nature bien vivante
qui m'entraîne à mon gré à mon tour saluer
ce miracle d'or qui renaît de l'eau brillante
le soleil rayonnant sort de sa tombe
Il attendait caché silencieusement ces cris
Tous se préparaient à l'accueillir en grande pompe
Et moi j'assiste à ce culte ébahie
Cathy De Plée - Septembre 2019
Et si vivre
Et si vivre
C'était juste faire un pas suivi d'un autre
Poser le pied là où l'on est
Sentir sous sa plante le sol qui rassure
Et puis devant, même si ça craint
Poser l'autre, délicatement
N'étant jamais complètement sûre
D'être sur le bon chemin?
Cathy De Plée - Octobre 2019
C'était juste faire un pas suivi d'un autre
Poser le pied là où l'on est
Sentir sous sa plante le sol qui rassure
Et puis devant, même si ça craint
Poser l'autre, délicatement
N'étant jamais complètement sûre
D'être sur le bon chemin?
Cathy De Plée - Octobre 2019
Les pédaleurs de la ville espoir
On les voit braves sur leur vélo
Vêtus de gilets fluorescents
La pluie le vent de face ou de dos
Vivifient leur besoin d'éléments
Leur soif de nature et d'essentiel
Ils pédalent entre les pots d'échappements
Sur les longs boulevards industriels
Tête rentrée aux carrefours polluants
Risquant portières et flaques de gasoil
Ils luttent, pour changer ce paysage
Qu'ils laisseront à leurs enfants Ces rebelles
De nos villes asphyxiées tournent la page
De l'exode obligée des séquelles
Silencieuses et recyclent leur rage
Dans l'espoir d'un avenir possible
Brisant les moules et la vieille image
Du branché propret leurs sacs exhibent
Une botte de poirreaux contre un sage
Pc prouvant qu'il est compatible
De travailler et de cultiver
D'ailleurs ils plantent des parterres comestibles
Et des nourriture à partager
Semeurs modernes de rêves inaccessibles
Ils sont les hérauts d'une nouvelle piété
Celle qui redonne une chance à la vie
Et réveille nos responsabilités
Depuis deux générations enfouies
Sous des tonnes misérables de déchets
Oui, ils disent stop à la frénésie
De consommer uniquement pour soi
Et au gaspillage d'énergie
Au nom du partage et de leur foi
En l'être humain qui aime et reconstruit
Un monde plus sain ils se font une loi
De ne surtout pas ménager la leur
D'énergie, alors ils pédalent haut
Et fort, préférant de loin la sueur
Au bruit des moteurs, et se lèvent tôt
Pour donner à leur avenir la saveur
Du vrais pain, du bon beurre et du miel
Récolté pas trop loin. Leur labeur
Est immense: redonner aux abeilles
Qu'ils sont une terre où les fleurs
Repoussent en couleur et recouvrent le fiel
De leur ville aigrie et vide de sens
Contre les défaitistes, ces bobos veillent
A recréer du lien Et l'on danse
Dans leurs guinguettes flairant la Belle
Epoque sous des lampions de conscience
Eclairant la nuit de ceux qui s'en moquent
Cathy De Plée - Août 2019
Vêtus de gilets fluorescents
La pluie le vent de face ou de dos
Vivifient leur besoin d'éléments
Leur soif de nature et d'essentiel
Ils pédalent entre les pots d'échappements
Sur les longs boulevards industriels
Tête rentrée aux carrefours polluants
Risquant portières et flaques de gasoil
Ils luttent, pour changer ce paysage
Qu'ils laisseront à leurs enfants Ces rebelles
De nos villes asphyxiées tournent la page
De l'exode obligée des séquelles
Silencieuses et recyclent leur rage
Dans l'espoir d'un avenir possible
Brisant les moules et la vieille image
Du branché propret leurs sacs exhibent
Une botte de poirreaux contre un sage
Pc prouvant qu'il est compatible
De travailler et de cultiver
D'ailleurs ils plantent des parterres comestibles
Et des nourriture à partager
Semeurs modernes de rêves inaccessibles
Ils sont les hérauts d'une nouvelle piété
Celle qui redonne une chance à la vie
Et réveille nos responsabilités
Depuis deux générations enfouies
Sous des tonnes misérables de déchets
Oui, ils disent stop à la frénésie
De consommer uniquement pour soi
Et au gaspillage d'énergie
Au nom du partage et de leur foi
En l'être humain qui aime et reconstruit
Un monde plus sain ils se font une loi
De ne surtout pas ménager la leur
D'énergie, alors ils pédalent haut
Et fort, préférant de loin la sueur
Au bruit des moteurs, et se lèvent tôt
Pour donner à leur avenir la saveur
Du vrais pain, du bon beurre et du miel
Récolté pas trop loin. Leur labeur
Est immense: redonner aux abeilles
Qu'ils sont une terre où les fleurs
Repoussent en couleur et recouvrent le fiel
De leur ville aigrie et vide de sens
Contre les défaitistes, ces bobos veillent
A recréer du lien Et l'on danse
Dans leurs guinguettes flairant la Belle
Epoque sous des lampions de conscience
Eclairant la nuit de ceux qui s'en moquent
Cathy De Plée - Août 2019
A ces soirées qui passent
A ces soirées qui passent sans faire de bruit
Au rythme lent et sage de l'ennui
Elles ont l'odeur fade de ce qu'on connaît
Le bâillement d'un livre, la chute d'un signet
Rien ne vient distraire le confort discret
De la vaisselle finie, du verre de lait
Même l'écran noir du téléviseur brille
Et s'oublie au jour qui traîne ses reflets
Rien ne surgit du rien Rien s'étire
Aux fleurs un peu lasses du balcon d'en face
Que j'admire le front posé sur mon point
Sans les regarder Dedans mes pensées
Je semble écouter la soirée qui passe
Sans joie ni chagrin O mélancolie
Serait-ce toi qui doucement me berces
Aux pâles douceurs de la nuit qui vient?
Cathy De Plée- Août 2019
Les serpents
Que sont ces serpents qui sortent de ma bouche?
Ces mots tentaculaires qui brûlent et lassèrent
Cet instant qui n'a pourtant rien fait de mal?
Tu te tais impuissant et mes mots dévalent
Déchaînés sans qu'on puissent rien y faire
Brûlant tout dans leur saignée Aucune couche
De gaieté ne résiste à l'acide douche
Qui transforme la douceur du soir en poussière
Et réduit notre amour en suie conjugale
Etranges tes yeux cherchent à trouver ça normal
Mais supplient d'arrêter essayant peut-être
Par leur tendresse de colmater cette bouche...
Qui soudain se referme. Je vois quelques mouches
Hanter le chantier où exempt de colère
Tu resplendis d'une placidité royale
Face à ton calme ne ronfle alors plus qu'un râle
De regret sous ma triste langue amère
Que mes dents acérées délicatement touchent
Cathy De Plée - Aout 2019
Ces mots tentaculaires qui brûlent et lassèrent
Cet instant qui n'a pourtant rien fait de mal?
Tu te tais impuissant et mes mots dévalent
Déchaînés sans qu'on puissent rien y faire
Brûlant tout dans leur saignée Aucune couche
De gaieté ne résiste à l'acide douche
Qui transforme la douceur du soir en poussière
Et réduit notre amour en suie conjugale
Etranges tes yeux cherchent à trouver ça normal
Mais supplient d'arrêter essayant peut-être
Par leur tendresse de colmater cette bouche...
Qui soudain se referme. Je vois quelques mouches
Hanter le chantier où exempt de colère
Tu resplendis d'une placidité royale
Face à ton calme ne ronfle alors plus qu'un râle
De regret sous ma triste langue amère
Que mes dents acérées délicatement touchent
Cathy De Plée - Aout 2019
Devant la croix
Son visage est tourné vers le haut
Qu'a t-il besoin de nous regarder?
Il sait, oh il sait bien, ce que vaut
L'homme aux prises avec sa cruauté
Ses bras tendus sont une sentence
Un Stop impérial qui force à l'arrêt
Son sang frais est une seconde lance
Un "Voyez, ce que vous m'avez fait"
Face à lui les genoux rouillés plient
Et les têtes les plus dures pensent
Enfin, devant la croix, au gachi.
D'une telle déconfiture de souffrances
Enfin! oui, enfin, ils pensent! Et prient!
Pour eux-mêmes surtout tellement blêmes
D'être rage, ou trop sages, d'avoir fuit
Ou vendu toute leur manne aux sirènes
Jésus sait! Oh il sait en partant
L'ampleur de la tâche qui fut la sienne
Il sait et s'en va délicatement
Confier à son père "Dieu que je les aime!"
Cathy De Plée - Juin 2019
Qu'a t-il besoin de nous regarder?
Il sait, oh il sait bien, ce que vaut
L'homme aux prises avec sa cruauté
Ses bras tendus sont une sentence
Un Stop impérial qui force à l'arrêt
Son sang frais est une seconde lance
Un "Voyez, ce que vous m'avez fait"
Face à lui les genoux rouillés plient
Et les têtes les plus dures pensent
Enfin, devant la croix, au gachi.
D'une telle déconfiture de souffrances
Enfin! oui, enfin, ils pensent! Et prient!
Pour eux-mêmes surtout tellement blêmes
D'être rage, ou trop sages, d'avoir fuit
Ou vendu toute leur manne aux sirènes
Jésus sait! Oh il sait en partant
L'ampleur de la tâche qui fut la sienne
Il sait et s'en va délicatement
Confier à son père "Dieu que je les aime!"
Cathy De Plée - Juin 2019
Mon ange
Bouscule-moi mon ange
Non tu n'es pas celui je voudrais
Tu es bien plus, l'inattendu
Ce visiteur, ce dérangeur
Qui passe à l'imprévu
La clôture de mon imagination
Tu dessines à l'encre de ta vie
Des volutes de points d'interrogation
Et courbes la ligne de mes cils
Écarquillés
Vers d'autres points de fuite
Où ils te rejoignent à l'infini
Par toi se creusent des failles d'incompris
En toi vacillent mes directions
Et comme le fil qui nous relie
S'enroule au front de l'horizon
Avec toi je me perds et renais sans cesse
Déconcertée
Fragile et grandie d'humilité
Dans la fabrique de notre union
Cathy De Plée - Juin 2019
Non tu n'es pas celui je voudrais
Tu es bien plus, l'inattendu
Ce visiteur, ce dérangeur
Qui passe à l'imprévu
La clôture de mon imagination
Tu dessines à l'encre de ta vie
Des volutes de points d'interrogation
Et courbes la ligne de mes cils
Écarquillés
Vers d'autres points de fuite
Où ils te rejoignent à l'infini
Par toi se creusent des failles d'incompris
En toi vacillent mes directions
Et comme le fil qui nous relie
S'enroule au front de l'horizon
Avec toi je me perds et renais sans cesse
Déconcertée
Fragile et grandie d'humilité
Dans la fabrique de notre union
Cathy De Plée - Juin 2019
Dans les yeux de Maman
Il est un lieu unique
Où l'on demeure enfant
C'est dans les yeux aimant
De sa Maman
La mienne est une source
Une montagne grandiose
Et si un nom lui va
C'est bien celui de rose
J'ai failli ne pas voir
A force d'être moi
L'immense trésor caché
Qu'elle m'offrait de ses bras
Un amour insensé
Que j'ai pris pour des dents
M'empêchant d'être celle
Que je suis vraiment
Mais ces grands crocs n'étaient
Que son âme de chair
Son âme nourricière
Son âme de maman
Une douce enveloppe
Une force de rage
Un coeur énormément
A passé quarante ans
Je les accueille enfin
Et accepte auprès d'elle
De rester cette enfant
Ce petit écureuil
Aux doigts tout grignotant
Qui même s'il se rebelle
Aime tant sa Maman
Cathy De Plée - Juin 2019
Où l'on demeure enfant
C'est dans les yeux aimant
De sa Maman
La mienne est une source
Une montagne grandiose
Et si un nom lui va
C'est bien celui de rose
J'ai failli ne pas voir
A force d'être moi
L'immense trésor caché
Qu'elle m'offrait de ses bras
Un amour insensé
Que j'ai pris pour des dents
M'empêchant d'être celle
Que je suis vraiment
Mais ces grands crocs n'étaient
Que son âme de chair
Son âme nourricière
Son âme de maman
Une douce enveloppe
Une force de rage
Un coeur énormément
A passé quarante ans
Je les accueille enfin
Et accepte auprès d'elle
De rester cette enfant
Ce petit écureuil
Aux doigts tout grignotant
Qui même s'il se rebelle
Aime tant sa Maman
Cathy De Plée - Juin 2019
L'accordéoniste
Mes pensées tournaient noires et négatives
A la vitre du tram je déprimais
Quand il entra j'étais sur l'autre rive
Celle où l'on échoue les matins mauvais
La toile de nylon tendue sur son ventre
Et le sourire de son accent tzigane
Réussirent à mon insu à suspendre
Les ruminations de mes états d'âme
L'homme avait l'oeil vif de son énergie
Et les spasmes lents de l'accordéon
Sorti de sous sa toile comme par magie
Changèrent la destination du wagon
Moi qui voyageais de mon monde noir
A mon monde clos, je fermai les yeux
Et comme la dune atteinte d'une vague rare
Je fus frôlée d'un frisson délicieux
Ce fut un voyage que ses trois morceaux
Tout un festival tiré de sa poche
Je reconnus un Besa me mucho
Un vent du sud qui soufflait là tout proche
C'était tellement bon, cette joie soudaine
Née dans la rainure d'un moment perdu
Je dus en sourire béatement et même
Danser en pensée avec l'inconnu
Une connivence singulière nous unit
Le temps suspendu de quelques arrêts
Je lui offrais une oreille d'amie
Lui me faisait oublier qui j'étais
La petite pièce qui roula dans son gant
Tinta creux en regard de la performance
Mais en elle scintillait plus que l'argent
Les yeux brillants de ma reconnaissance
Cathy De Plée - Avril 2019
A la vitre du tram je déprimais
Quand il entra j'étais sur l'autre rive
Celle où l'on échoue les matins mauvais
La toile de nylon tendue sur son ventre
Et le sourire de son accent tzigane
Réussirent à mon insu à suspendre
Les ruminations de mes états d'âme
L'homme avait l'oeil vif de son énergie
Et les spasmes lents de l'accordéon
Sorti de sous sa toile comme par magie
Changèrent la destination du wagon
Moi qui voyageais de mon monde noir
A mon monde clos, je fermai les yeux
Et comme la dune atteinte d'une vague rare
Je fus frôlée d'un frisson délicieux
Ce fut un voyage que ses trois morceaux
Tout un festival tiré de sa poche
Je reconnus un Besa me mucho
Un vent du sud qui soufflait là tout proche
C'était tellement bon, cette joie soudaine
Née dans la rainure d'un moment perdu
Je dus en sourire béatement et même
Danser en pensée avec l'inconnu
Une connivence singulière nous unit
Le temps suspendu de quelques arrêts
Je lui offrais une oreille d'amie
Lui me faisait oublier qui j'étais
La petite pièce qui roula dans son gant
Tinta creux en regard de la performance
Mais en elle scintillait plus que l'argent
Les yeux brillants de ma reconnaissance
Cathy De Plée - Avril 2019
Coquelicots de ma chambre
Préparez-vous à disparaître
Immenses coquelicots de ma chambre
De votre mur près de la fenêtre
Je vais bientôt vous dépendre
Vos pétales déjà tremblent
Elles qui vêtirent toutes les formes
Du crabe fantôme à la marrante
Clochette qui se reboutonne
C'est que je vous ai assez vus
Tiges au vent, corolles bombées
Dans ce ciel bleu qui n'en peut plus
D'être printemps toute l'année
Je vous dis donc déjà Adieu
A vous qui cueilliez chaque soir
Les confidences de mes yeux
Avant de fondre dans le noir
Adieu compagnes de mes nuits
Penchées au fil d'un d'acrobate
Vous me manquerez peut-être et puis
J'oublierai vos voiles écarlates
Cathy De Plée - Mai 2019
Immenses coquelicots de ma chambre
De votre mur près de la fenêtre
Je vais bientôt vous dépendre
Vos pétales déjà tremblent
Elles qui vêtirent toutes les formes
Du crabe fantôme à la marrante
Clochette qui se reboutonne
C'est que je vous ai assez vus
Tiges au vent, corolles bombées
Dans ce ciel bleu qui n'en peut plus
D'être printemps toute l'année
Je vous dis donc déjà Adieu
A vous qui cueilliez chaque soir
Les confidences de mes yeux
Avant de fondre dans le noir
Adieu compagnes de mes nuits
Penchées au fil d'un d'acrobate
Vous me manquerez peut-être et puis
J'oublierai vos voiles écarlates
Cathy De Plée - Mai 2019
Petit poussin
Les yeux collés tout de travers
Un bec pour ceux qui le devinent
Et cachés sous les capucines
Des petites pattes en fil de fer
Entre les bougies et les fleurs
Parmi les oeufs en chocolat
Entre les chants d'alléluia
Après les épines et les pleurs
Petit ponpon à peine éclos
Cousu de fibres synthétiques
Comme ta fragilité comique
Bouleverse autant qu'un grand tableau!
C'est que ton minois de Titi
Vainqueur des affres de l'hiver
Incarne la force du bois vert
Et la promesse de la vie
Cathy De Plée - Avril 2019
Un bec pour ceux qui le devinent
Et cachés sous les capucines
Des petites pattes en fil de fer
Entre les bougies et les fleurs
Parmi les oeufs en chocolat
Entre les chants d'alléluia
Après les épines et les pleurs
Petit ponpon à peine éclos
Cousu de fibres synthétiques
Comme ta fragilité comique
Bouleverse autant qu'un grand tableau!
C'est que ton minois de Titi
Vainqueur des affres de l'hiver
Incarne la force du bois vert
Et la promesse de la vie
Cathy De Plée - Avril 2019
Notre Dame des cendres
Je l'imagine fumer
Les flancs encore palpitants
L'odeur de plomb fondu
A remplacé l'encens
Campée sur ses os nus
Désolée et immense
On l'entend murmurer
Dans les pleurs du silence
Ses anges en pierre noircis
Ont le sourire des morts
Macabrement fixé
Sur les flammes de la nuit
Le gris partout le gris
Emerge du corps des cendres
L'obscurité trouée
Blasphème un choeur qui tremble
Alors que le jour brille
En ce printemps radieux
On compte dans les décombres
Les éclats de sa gloire
Mais Dieu tapi dans l'ombre
De sa fille abîmée
Souffle à Paris blessée
De ne pas perdre espoir
Cathy De Plée - 16 avril 2019
Les flancs encore palpitants
L'odeur de plomb fondu
A remplacé l'encens
Campée sur ses os nus
Désolée et immense
On l'entend murmurer
Dans les pleurs du silence
Ses anges en pierre noircis
Ont le sourire des morts
Macabrement fixé
Sur les flammes de la nuit
Le gris partout le gris
Emerge du corps des cendres
L'obscurité trouée
Blasphème un choeur qui tremble
Alors que le jour brille
En ce printemps radieux
On compte dans les décombres
Les éclats de sa gloire
Mais Dieu tapi dans l'ombre
De sa fille abîmée
Souffle à Paris blessée
De ne pas perdre espoir
Cathy De Plée - 16 avril 2019
Versailles
Les sacs à dos se pressent dans la salle de bal
Nombreux, disciplinés et très calmes ils avancent
Au pas lent d'un cortège réglé sans élégance
Défilant le pieds lourd et le soulier banal
De tous genre, de tous lieux, de toutes classes sociales
Ils s'admirent et se photographient dans l'immense
Palais où resplendit le grand Soleil de France
Ils sont venus de loin pour visiter Versailles!
Versailles qui fait entrer le ciel en son château
Versailles qui sublime la nature par la raison
Versailles qu'ils saccagèrent à la Révolution
Et dont ils cirent pourtant les fins parquets royaux
Quel paradoxe, Louis de voir en tes salons
S'agglutiner ceux que tu regardais du haut
De tes talons; mais quelle victoire que celle du Beau
Unissant en son sein toutes les populations!
Cathy De Plée - Mars 2019
Nombreux, disciplinés et très calmes ils avancent
Au pas lent d'un cortège réglé sans élégance
Défilant le pieds lourd et le soulier banal
De tous genre, de tous lieux, de toutes classes sociales
Ils s'admirent et se photographient dans l'immense
Palais où resplendit le grand Soleil de France
Ils sont venus de loin pour visiter Versailles!
Versailles qui fait entrer le ciel en son château
Versailles qui sublime la nature par la raison
Versailles qu'ils saccagèrent à la Révolution
Et dont ils cirent pourtant les fins parquets royaux
Quel paradoxe, Louis de voir en tes salons
S'agglutiner ceux que tu regardais du haut
De tes talons; mais quelle victoire que celle du Beau
Unissant en son sein toutes les populations!
Cathy De Plée - Mars 2019
Les pas dormants
Je cherche ceux qui se sont contentés
De creuser leur place dans l'espace et le temps
Ces présences invisibles qui n'ont laissé
De trace que le vent
Par milliers leurs gestes se sont dissipés
Et hantent les églises les carrefours et les places
Par milliers leurs pas se sont déposés
Et guident en silence nos chemins hésitants
Cathy De Plée - Février 2019
De creuser leur place dans l'espace et le temps
Ces présences invisibles qui n'ont laissé
De trace que le vent
Par milliers leurs gestes se sont dissipés
Et hantent les églises les carrefours et les places
Par milliers leurs pas se sont déposés
Et guident en silence nos chemins hésitants
Cathy De Plée - Février 2019
Qui a vu la Senne?
Elle passait pourtant ici
Aux jours crénelés du temps d'avant
Qui se souvient de ses serpents
Se faufilant dans les ruelles
De son mariage avec Bruxelles
A part quelques photos jaunies?
Bruxelles qu'a tu fait de ton sang
Chaud et vivant qui espionnait
Tes vieux pavés et tes rues basses
Et te donnait en moins nanti
Cet air de Bruges? Qu'as tu fait
Des humeurs noires qui dissolvaient
Au soir les âmes et les pignons
Dans des brumes atemporelles?
A tes odeurs fades et lasses
A tes méandres médiévaux
Tu préféras la lumière droite
Des grands boulevards. Et c'est Paris
Qui fut ton maître et ton bourreau
Là où ton coeur battait encore
Là où zigzagait ta rivière
Tu tranchas tes veines explosèrent
Et la mère de ton industrie
Vola honteuse au caniveau
Aujourd'hui seul survivant
De tes artères ton îlot erre
Et flaire dans le cul de ses impasses
Le lent murmure de ses eaux
Dans l'ombre étroite de sa misère
Sous ses pavés un peu crasse
Il cherche les traces de son ruisseau
Comme un vieil hère qui crève de soif
Cathy De Plée - Décembre 2018
Aux jours crénelés du temps d'avant
Qui se souvient de ses serpents
Se faufilant dans les ruelles
De son mariage avec Bruxelles
A part quelques photos jaunies?
Bruxelles qu'a tu fait de ton sang
Chaud et vivant qui espionnait
Tes vieux pavés et tes rues basses
Et te donnait en moins nanti
Cet air de Bruges? Qu'as tu fait
Des humeurs noires qui dissolvaient
Au soir les âmes et les pignons
Dans des brumes atemporelles?
A tes odeurs fades et lasses
A tes méandres médiévaux
Tu préféras la lumière droite
Des grands boulevards. Et c'est Paris
Qui fut ton maître et ton bourreau
Là où ton coeur battait encore
Là où zigzagait ta rivière
Tu tranchas tes veines explosèrent
Et la mère de ton industrie
Vola honteuse au caniveau
Aujourd'hui seul survivant
De tes artères ton îlot erre
Et flaire dans le cul de ses impasses
Le lent murmure de ses eaux
Dans l'ombre étroite de sa misère
Sous ses pavés un peu crasse
Il cherche les traces de son ruisseau
Comme un vieil hère qui crève de soif
Cathy De Plée - Décembre 2018
Les esclaves
Ils sont vissés sur leur chaise à roulettes
Qui roule si peu: du bureau au tiroir.
Toute leur journée s'accomplit dans leur tête
Aux grands yeux maquillés de cernes noirs
Les épaules meurtries de ne rien porter
Ils sont tout crispés devant leurs mains vides
Qui palpent frénétiquement ce clavier
Responsable de leur labeur insipide
Du matin au soir ils comblent hypocrites
Des tâches colossales qu'ils sont seuls à voir
Tâches perverses qui s'effacent en un clic
Et auxquelles pend leur vie de jeunes vieillards
Oh ils travaillent dans un grand silence
Chargé d'ondes et de soupirs électriques
Qui traversent leurs corps en mode absence
Disparus dans le réseau numérique
Mais ce qui les tue surtout à petit feu
Ou à grand fracas quand soudain ils craquent
C'est la lassitude de leurs pauvres yeux
Gavant de riens leur têtes insomniaques
C'est l'ennui déguisé en surmenage
D'un travail kilométrique et sans but
Qui décolore et fane leurs longs visages
Résignés à introvertir la lutte
Esclaves nantis de nos temps modernes
Enchaînés sans fils à leurs écrans plats
On leur a tellement mis la vie en berne
Qu'ils sont même contents d'être arrivés là
Car ils en ont ingurgité des tonnes
De pixels et de programmes monstrueux
Pour l'avoir cette place de vie de somme
Où ils s'acharnent à faire de leur mieux
Ils sont vissés sur leur chaise à roulettes
Qui roule si peu: du bureau au tiroir
Toute leur vie s'est accomplie dans leur tête
Et dans l'abyme grandiose d'un écran noir
Cathy De Plée - avril 2016
Qui roule si peu: du bureau au tiroir.
Toute leur journée s'accomplit dans leur tête
Aux grands yeux maquillés de cernes noirs
Les épaules meurtries de ne rien porter
Ils sont tout crispés devant leurs mains vides
Qui palpent frénétiquement ce clavier
Responsable de leur labeur insipide
Du matin au soir ils comblent hypocrites
Des tâches colossales qu'ils sont seuls à voir
Tâches perverses qui s'effacent en un clic
Et auxquelles pend leur vie de jeunes vieillards
Oh ils travaillent dans un grand silence
Chargé d'ondes et de soupirs électriques
Qui traversent leurs corps en mode absence
Disparus dans le réseau numérique
Mais ce qui les tue surtout à petit feu
Ou à grand fracas quand soudain ils craquent
C'est la lassitude de leurs pauvres yeux
Gavant de riens leur têtes insomniaques
C'est l'ennui déguisé en surmenage
D'un travail kilométrique et sans but
Qui décolore et fane leurs longs visages
Résignés à introvertir la lutte
Esclaves nantis de nos temps modernes
Enchaînés sans fils à leurs écrans plats
On leur a tellement mis la vie en berne
Qu'ils sont même contents d'être arrivés là
Car ils en ont ingurgité des tonnes
De pixels et de programmes monstrueux
Pour l'avoir cette place de vie de somme
Où ils s'acharnent à faire de leur mieux
Ils sont vissés sur leur chaise à roulettes
Qui roule si peu: du bureau au tiroir
Toute leur vie s'est accomplie dans leur tête
Et dans l'abyme grandiose d'un écran noir
Cathy De Plée - avril 2016
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