Sa présence est feutrée
Presque imperceptible
Dans cette même pièce
Où je danse, lis
Et regarde la télé
Il est là
Derrière son pc
Caché par sa grande chaise
Qui lui sert de rempart et de bouclier
Quasi toute la journée
Calme et fidèle
A l'image de l'homme discret qu'il est
Il habite son monde
Sans paroles et sans gestes
Héroïquement muet
Quelques fois il se lève, d'un trait
Pour aller pisser
Ou grignoter
Pendant quelques secondes
Un chips ou du saucisson sec
Qu'il a finement coupé
Puis il retourne à son périmètre
Emmenant avec lui
Un verre de coca ou d'ice-tea
Qu'il boit à petites gorgées
De ses mains invisibles
Moi, voisinant sa tour invincible
J'ai parfois envie de crier
De me jeter contre ce mur de silence
Et de faire éclater cette bulle
Dont il me tient
Si hermétiquement éloignée
Et parfois je le fais
Sans conscience
Echevelée
Pour regretter, quelques minutes après
D'avoir déversé tant de mots
Simplement pour calmer
Cette terrible angoisse
D'être de lui inexorablement séparée
Alors l'air un peu penaud
Je retourne à ma danse,
A mes livres, ou à mes rêves d'oiseaux
Et je tâche de savourer
Sa paisible présence
Et ces étranges moments à deux
Tout cerclés de silence
Juillet 2018 - Cathy De Plée
Les pensées
Souvent je pense à ces pensées
Qui sauvages traversent nos esprits
Ces mots qu'on regarde s'envoler
Comme des silences qui s'écrient
Où vont-ils? Se joignent-ils aux pets
Lâchés par notre âme en dormant
Ou sont-ils le creuset où naît
Le plus beau des plus grands des chants?
Et puis où vont tous ces secrets
Que les morts emportent avec eux?
Meurent ils bêtement étouffés
Dans la terre ou dorment-ils au creux
De l'univers, créant un champ
De rêves et de passions immense
Où puise la chair des vivants
Pétrie de leur noble patience?
Enfin je pense à cet amour
Qui soulève parfois ma poitrine
Est-ce que ce corps qui l'entoure
Serait l'écrin qui le termine?
Ou s'en sert-il comme d'un tremplin
D'où il s'élance d'un bond puissant
Pour exploser d'extase enfin
Et t'envelopper tout doucement?
Septembre 2018 - Cathy De Plée
Qui sauvages traversent nos esprits
Ces mots qu'on regarde s'envoler
Comme des silences qui s'écrient
Où vont-ils? Se joignent-ils aux pets
Lâchés par notre âme en dormant
Ou sont-ils le creuset où naît
Le plus beau des plus grands des chants?
Et puis où vont tous ces secrets
Que les morts emportent avec eux?
Meurent ils bêtement étouffés
Dans la terre ou dorment-ils au creux
De l'univers, créant un champ
De rêves et de passions immense
Où puise la chair des vivants
Pétrie de leur noble patience?
Enfin je pense à cet amour
Qui soulève parfois ma poitrine
Est-ce que ce corps qui l'entoure
Serait l'écrin qui le termine?
Ou s'en sert-il comme d'un tremplin
D'où il s'élance d'un bond puissant
Pour exploser d'extase enfin
Et t'envelopper tout doucement?
Septembre 2018 - Cathy De Plée
On n'y voit rien
On n'y voit rien.
Le regard ouvert ou fermé
On avance
Le brouillard est dense
Et le chemin
Pourvu qu'il y en ait un
Recommence
A chaque foulée
L'inconnu est immense
Et mince la chance que j'ai
De prédire la couleur de l'aube
Un grand historien d'art le disait
"On n'y voit rien"(1)
Le passé ensorcelle nos pensées
Mais qu'en savons nous?
Rien
Les tableaux des maîtres anciens
Gardent leurs secrets
Comme le présent nous ceint
D'un rire de fumée
En s'évaporant sous nos pieds
Cathy De Plée- Août 2018
Le regard ouvert ou fermé
On avance
Le brouillard est dense
Et le chemin
Pourvu qu'il y en ait un
Recommence
A chaque foulée
L'inconnu est immense
Et mince la chance que j'ai
De prédire la couleur de l'aube
Un grand historien d'art le disait
"On n'y voit rien"(1)
Le passé ensorcelle nos pensées
Mais qu'en savons nous?
Rien
Les tableaux des maîtres anciens
Gardent leurs secrets
Comme le présent nous ceint
D'un rire de fumée
En s'évaporant sous nos pieds
Cathy De Plée- Août 2018
(1) Titre d'un livre de Daniel Arasse
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